SEGA SATURN
Sega veut prendre les devants et prendre de l’avance sur Nintendo, ils veulent avoir leur console 32 bits et proposer un nouveau support pour leur jeux vidéo avec cette fois-ci non pas des cartouches, mais un CD-Rom ! Un support qui va permettre de proposer des jeux de meilleure qualité et qui respecteront parfaitement les graphismes et design des titres que l’on pouvait retrouver sur salle d’arcade en 1994. Sega va donc lancer le 22 novembre 1994 sa toute nouvelle console : La Sega Saturn !
Console de salon 32 bits créée pour succéder à la très populaire Megadrive, ses capacités techniques étaient quasiment les mêmes que celles de la Playstation de Sony, mais une série d’erreurs de Sega (sortie avancée, prix plus élevé) et la ludothèque impressionnante que la Playstation développera, coûteront la vie à cette sympathique console. Surtout qu’il n’y a pas un seul jeu Sonic valable sur la plateforme… Qu’est-ce qu’une console sans sa mascotte ?
De nombreux titres de la Saturn sont des portages de jeux d’arcade de Sega61, comme Daytona USA, The House of the Dead, Last Bronx ou encore les séries des Virtua Cop et Virtua Fighter. De la même façon, plusieurs portages des jeux de combat de Capcom garnissent la ludothèque de la Saturn, notamment Vampire Savior: The Lord of Vampire, Marvel Super Heroes vs. Street Fighter et Street Fighter Alpha 3, réputés pour être des copies fidèles aux versions d’arcade. On trouve aussi Fighters Megamix, développé par l’équipe Sega-AM2 pour la Saturn plutôt que pour les bornes d’arcades, le jeu combine des personnages issus de Fighting Vipers et Virtua Fighter, qui recueille des critiques positives dans la presse spécialisée. Parmi les exclusivités de la Saturn les mieux notées par la presse spécialisée figurent Panzer Dragoon Saga, Dragon Force, Guardian Heroes, Nights into Dreams, Panzer Dragoon II Zwei et Shining Force. Certains jeux PlayStation tels que Castlevania: Symphony of the Night, Resident Evil et Wipeout font l’objet de portages Saturn avec des résultats mitigés. Le jeu Exhumed de Lobotomy Software présente certains des graphismes 3D les plus impressionnants de la Saturn, ce qui conduit Sega à engager les développeurs de ce jeu pour produire les portages Saturn de Duke Nukem 3D et Quake. Le soutien limité d’Electronic Arts pour la Saturn, et l’échec de Sega à développer un jeu de football à temps pour le sortir à l’automne 1996 ont donné à la console de Sony le premier rang dans le genre sportif. Cela ne signifie pas pour autant que la Saturn ne dispose d’aucun jeu de sport, la gamme Sega Sports, regroupe en effet des jeux édités par Sega, comptant des opus très appréciés, comme les licences World Series Baseball et Sega Worldwide Soccer. Au total, la Saturn possède environ 1 000 jeux officiels, lui attribuant un catalogue presque trois fois plus important que la console concurrente de l’époque, la Nintendo 64 (avec 388 jeux)181. Cependant, 241 jeux seulement sont disponibles en Europe, obligeant les passionnés à se tourner vers l’import.
Après l’annulation de Sonic X-treme, la Saturn se retrouve sans jeu exclusif de la série Sonic. La console accueille uniquement des compilations, dont Sonic Jam, un portage de Sonic 3D: Flickies’ Island et le jeu de courses Sonic R. Le jeu de plates-formes le plus emblématique de la Saturn est Bug!, dont le héros éponyme aurait pu devenir une mascotte, au même titre que Sonic à l’époque de la Mega Drive. Bien que le jeu ait reçu des critiques positives à sa sortie, au point d’obtenir une suite Bug Too!, le jeu n’obtient pas le succès escompté et le personnage n’est plus utilisé par la suite. Considéré comme l’un des titres les plus importants de la Saturn, et développé par la Sonic Team, Nights into Dreams est un jeu dont le but est de faire le score le plus élevé possible, qui tente de simuler à la fois la joie de voler et la sensation fugace des rêves. Le gameplay consiste à diriger Nights, un personnage androgyne en forme de lutin, alors qu’il vole sur un plan principalement 2D à travers des scènes surréalistes, chacune étant divisée en quatre segments. Les niveaux se répètent en boucle, aussi longtemps que la limite de temps imposée par le jeu le permet. Dans lesdits niveaux, le joueur doit guider Nights afin qu’il survole ou en le guidant à faire des boucles autour de divers objets qui défilent rapidement, chacune de ces actions permet de gagner des points supplémentaires. Bien que l’environnement du jeu n’est pas entièrement en 3D comme celui de Super Mario 64 (de Nintendo), l’accent mis par Nights sur les mouvements sans entraves et les techniques acrobatiques gracieuses démontrent le potentiel intuitif des manettes analogiques. Burning Rangers, développé par la Sonic Team, est un jeu d’action-aventure entièrement en 3D mettant en scène une équipe de pompiers spatiaux. Il a été salué pour ses effets de transparence et sa direction artistique très personnelle, mais il a été critiqué pour sa courte durée de vie et mis en vente en quantités limitées, alors que la Saturn était déjà en fin de vie.
Certains des jeux qui ont rendu la Saturn populaire au Japon, tels que Grandia et la série des Sakura Wars, ne sont jamais sortis en Occident en raison de la politique de Sega of America. En effet, la branche américaine de Sega refuse d’exporter les RPG et des jeux japonais qui pourraient ternir la réputation de la console en Amérique du Nord. Sega of America gérant à la fois le marché américain et le marché européen, cette décision bloque également la distribution en Europe des jeux concernés. C’est ainsi que, bien qu’ils aient d’abord fait leur apparition sur Saturn, des jeux comme Dead or Alive, Grandia et Lunar: Silver Star Story Complete ne sortent en Occident que sur PlayStation. Cette politique de la branche américaine de Sega provoque des tensions, voire des ruptures, avec les partenaires de la société. C’est ainsi que Working Designs, une société américaine d’édition et de localisation de jeux vidéo, exporte plusieurs jeux Saturn japonais pour le marché occidental, avant qu’un conflit entre Bernie Stolar, de Sega of America, et Victor Ireland, président de Working Designs, amène ce dernier à apporter un soutien exclusif à la PlayStation.
La façon dont Sega of America gère les derniers mois de l’existence de la Saturn en Occident a été également très critiquée, Levi Buchanan du site IGN parlant même « d’adieux ignominieux » pour qualifier cette période. Panzer Dragoon Saga est salué par la presse vidéoludique comme étant peut-être le meilleur RPG de la Saturn, en raison de sa présentation cinématographique, de son intrigue évocatrice et de son système de combat unique. En effet, le fait de pouvoir tourner autour des adversaires pour identifier leurs points faibles et la possibilité de modifier les caractéristiques physiques du dragon qui accompagne le héros au combat rajoutent un côté tactique au jeu. Pourtant, Sega édite moins de 20 000 copies du jeu en Amérique du Nord. De même, seul le premier des trois épisodes de Shining Force III est édité à l’extérieur du Japon.
La bibliothèque de jeux Saturn est également critiquée pour son manque de suites aux grandes franchises Sega de l’ère Mega Drive, l’absence de jeu exclusif de la série Sonic n’étant que l’aspect le plus connu de ce problème. C’est ainsi que l’annulation par Sega of Japan du troisième épisode d’Eternal Champions, une série de jeux de combat de Sega of America très populaire en Amérique du Nord, est considérée comme une source importante de controverse.
Les derniers jeux édités sur Saturn, comme Guardian Heroes, Nights et Shin Megami Tensei: Devil Summoner: Soul Hackers, recueillent également des critiques positives de la part de la presse vidéoludique. En partie à cause de leur rareté, les jeux Saturn tels que Panzer Dragoon Saga et Radiant Silvergun sont très recherchés et disposent de communautés de fans très actives. En raison de l’échec commercial de la console et des limitations matérielles, les versions prévues pour la Saturn de jeux tels que Resident Evil, Shenmue, Sonic Adventure et Virtua Fighter 3 sont annulées au profit de versions Dreamcast
Année de sortie : 1995 en France
Nombre de ventes : 10 millions
Type : Console de salon
Nombre de joueurs max : 2
Auteur de l’article : Muriel
