SEGA DREAMCAST
En 1998,la Dreamcast n’est pas apparue sur le marché dans les meilleures conditions. La Nintendo 64 était sortie un an plus tôt, et surfait sur la vague de popularité de la SNES. Quant à Sony, la firme nippone était à l’apogée avec la PlayStation 1 et préparait déjà la nouvelle génération avec la PlayStation 2.
Pour marquer son entrée dans la 3D, Sega s’équipe de hautes technologies. La qualité vidéo est convaincante, il s’agit de la première console à sortir un signal vidéo VGA.
La Dreamcast démarre les hostilités pour cette nouvelle génération de console de salon et outre sa puissance, elle propose une console multimédia incorporant un premier service de taille dans l’histoire des consoles de jeux : l’Internet.
Le catalogue vidéoludique de la Dreamcast avait tout pour plaire. Mais au-delà de la concurrence face à Sony et Nintendo, c’est le constructeur lui-même qui avait commencé à enterrer sa console avec le traitement qu’a subi son aînée, la Mega Drive. En effet, cette dernière est tristement connue pour le nombre hallucinant d’accessoires développés pour accompagner la console. Au final, acheter du SEGA rendait la facture beaucoup trop salée par rapport à la concurrence.
La console sort finalement le 23 juin 1996 au Japon, avec un catalogue de seulement trois jeux : Super Mario 64, Pilotwings 64 et Saikyō Habu Shōgi. Malgré cela, 300 000 unités sont vendues au lancement grâce, essentiellement, à Super Mario 64 qui s’écoule pratiquement en autant d’exemplaires. Mais jusqu’à la sortie de la console aux États-Unis, aucun autre titre ne vient étoffer le catalogue.
Lorsque la Nintendo 64 sort le 29 septembre 1996 en Amérique du Nord, la PlayStation et la Sega Saturn sont déjà disponibles depuis plus d’un an. De plus, pour contrer Nintendo, Sony avait décidé de baisser le prix de sa console à moins de 200 $. Pour rester compétitif, Nintendo est contraint de baisser son prix à 199 $ au lieu de 249 $.
La Nintendo 64 n’atteint pas l’Europe et l’Australie avant le 1er mars 1997. Ce retard entre le lancement américain et européen s’explique par le fait que Nintendo of Europe venait juste de se réorganiser et que l’approvisionnement en consoles fut très mal réalisé.
La sortie française de la console est cependant repoussée au 1er septembre 1997 en raison d’un plan social au sein de Nintendo France. Ce report n’a pas empêché plusieurs grandes surfaces d’importer des machines étrangères (allemandes, espagnoles, anglaises…) et de les commercialiser à un tarif moyen de 1490 F, pendant l’été 1997. La console et sa manette, en version officielle, sont vendues en France à 990 F.
Le manque d’éditeurs tiers
Début 1997, Square fit part de sa volonté de délaisser Nintendo et de ne développer plus que sur PlayStation. C’est un coup dur pour Nintendo qui se voit ainsi privé de l’une des franchises les plus populaires au Japon : Final Fantasy. Ce choix est certainement dû au fait que la PlayStation est devenue leader de son segment à cette date, après plus de 10 ans de leadership de Nintendo dans le secteur des consoles de jeu vidéo. De plus, le support cartouche de la Nintendo 64, limité en termes de stockage, ne permet pas à Square d’inclure les nombreuses scènes cinématiques que comportent ses nouveaux jeux.
Bien qu’elle ait bénéficié d’excellentes ventes lors de ses lancements, la Nintendo 64 n’a jamais rencontré le succès escompté : la PlayStation, bien qu’elle fût techniquement inférieure, utilisait un lecteur de CD-ROM, bénéficiant d’une image plus « Hi-Tech » aux yeux du grand public. Enfin, la difficulté de programmation et le support cartouche firent fuir presque tous les éditeurs. Il faut en effet souligner qu’un jeu sur CD-ROM se programme différemment d’un jeu sur cartouche, du fait de techniques de compression très différentes. Cela implique une relative difficulté à programmer des jeux à la fois sur Nintendo 64 et sur PlayStation, du fait des supports de stockage différents. Les éditeurs tiers ont ainsi été tentés de se concentrer sur la PlayStation devenue leader du marché. Nintendo et Rare se retrouvent donc presque les seuls éditeurs de la console et vont en profiter pour sortir les principaux jeux populaires de la console : Mario Kart 64, Star Fox 64, GoldenEye 007, F-Zero X, Banjo-Kazooie…
En décembre 1998, Nintendo lance sur le marché le jeu le plus attendu de sa génération : The Legend of Zelda: Ocarina of Time qui réussit à se vendre à 6 millions d’exemplaires en deux mois. C’est le jeu qui va relancer la N64 dont les ventes commençaient à s’essouffler.
En décembre 1999, Nintendo sort au Japon le 64DD, un périphérique qui devait révolutionner le marché grâce à une capacité de stockage accrue et la possibilité de se connecter à Internet. Le 64DD s’avère être un échec commercial, principalement en raison de son grand retard (il a été annoncé en 1995), et Nintendo décide d’annuler les lancements américains et européens.
Vers l’an 2000, le rythme des sorties commence à ralentir malgré quelques succès comme Perfect Dark, Pokémon Stadium et The Legend of Zelda: Majora’s Mask. En Europe, le dernier jeu de la console est Mario Party 3 qui sort le 16 novembre 2001. Au Japon, Bomberman 64 2001, sorti le 20 décembre 2001, met un point final à la carrière de la N64. Le dernier jeu destiné au marché nord-américain est Tony Hawk’s Pro Skater 3 qui est disponible le 20 août 2002. Après cette date la production s’arrêta pour faire place à la Nintendo GameCube.
Année de sortie : 1997 en France
Nombre de ventes : 32 millions
Type : Console de salon
Nombre de joueurs max : 4
Auteur de l’article : Muriel